The Ghriba in the Island of Jerba (or Djerba) or the re-invention of a shared shrine as a metonym for a multicultural Tunisia
This paper examines the case of the Ghriba synagogue on the island of Jerba in Tunisia, where a historic Jewish community continues to live alongside the Muslim majority population. The synagogue, like its community, dates back to early times and came to international attention in 2002 when it suffered an attack by al Qaida. Claims and evidence exist for the synagogue’s being in some degree a shared shrine and here I draw on approaches both from anthropology and my own discipline of linguistics, and more specifically discourse analysis, to consider the reality of such a proposition. I will look at actual practice at the shrine and perspectives on it and the attitudes of those associated with it in different ways, including members of all local communities, the tourist industry, pilgrims and government spokespeople. My paper will show that although the practice of sharing the shrine of the Ghriba does exist it is more a marginal practice than a widespread one. I will analyse the convergence of participants, the media and officials in the construction of the Ghriba as a mixed shrine, and draw parallels with the nostalgic discourse about multicultural Tunisia.
In the published version of this paper, I have translated quotations from French sources. The quotations in the original French are as follows: http://artsresearch.brighton.ac.uk/research/academic/carpenter-latiri/interests.
C’est seulement dans la deuxième moitié du XIX siècle que se multiplient les témoignages sur le prestige de cette synagogue dont le caractère sacré est reconnu même par les musulmans. Valensi and Udovitch 1984 (p.130). Juifs en terre d’Islam. Les communautés de Djerba. Paris: Editions des archives contemporaines.
La synagogue de Djerba, sacrée pour les juifs et les musulmans. Fellous, S. (ed.) 2003(p.11), Juifs et musulmans en Tunisie. Fraternité et déchirements. Actes du colloque international de Paris, Sorbonne, organisé par la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie et l’université de Tunis 22-25 mars 1999. Paris: Somogy éditions d’art, Société d’Histoire des Juifs de Tunisie.
Les arabes djerbiens, respectaient les pèlerins ils donnaient aux rabbins à égorger les moutons en sacrifice, il n’y avait aucune animosité, ils étaient fiers et heureux de nous recevoir et respectaient les lieux saints. (Hajkloufette (undated) Souvenirs de la Ziara de Rebbi Chemaoune. Retrieved 15 September 2008 from www.harissa.com/D_Religion/ziararabbichemaoune.htm)
« Mais il n’y a pas de problème, on accepte tout le monde ! Il y a même des Arabes qui viennent parfois avec nous » Conord, Sylvaine. (p. 402). Fonctions et usages de la photographie en anthropologie. Des cafés bellevillois (Paris XXe) à l’île de Djerba (Tunisie) : échanges entre des femmes juives d’origine tunisienne et une anthropologue-photographe (Paris X, 2001), Thèse de doctorat en sociologie, Université de Paris X, Nanterre, 2001, p.659
Derrière les pèlerins, derrière les curieux, juifs ou non, qui se joignent à la procession (...) (dans la synagogue) Hommes, femmes et enfants emplissent l’espace, se passent des boissons, des fruits secs et des graines de tournesol. Juifs djerbiens et pèlerins, touristes de passage ou musulmans de l’île se côtoient et se pressent une dernière fois. Valensi and Udovitch 1999 (p. 144). Les Juifs de Djerba. Tunis: SIMPACT Editions.
la synagogue est vénérée par les musulmans comme par les juifs (journalist commenting on La source de vie, a religious programme, France 2 « Les juifs de Djerba : l’île des anciens » broadcast 22 April 2001)
A Djerba les femmes apportent les offrandes à La Ghriba depuis toujours et qu’elles soient juives ou musulmanes. (…) Au foundouk comme à la synagogue, les voisins et amis musulmans sont là et participent. (…) Ici tolérance et respect mutuel font partie de la tradition.
(voiceover on French TV programme Matin Bonheur, Antenne 2, broadcast 29 June 1992)
(Interview by journalist of Dr Daniel Kalfon, Jewish doctor from Tunis in French TV program, Matin Bonheur, Antenne 2, broadcast 29 June 1992).
Nous sommes une famille, musulmans, juifs nous sommes d’abord tunisiens.
(speech by the Tunisian minister of tourism during the pilgrimage on the French TV programme Matin Bonheur, Antenne 2, broadcast 29 June 1992).
Le seul miracle que j’aie vu moi il y a deux ans c’est que quelqu’un, une fille qui n’était pas mariée, elle était divorcée et elle a voulu faire un vœu, elle était une musulmane qui a cru, elle a fait le vœu ici et l’année d’après elle était mariée et elle est très bien mariée, je l’ai vue même cette fois-ci. (Jewish pilgrim on the French TV programme Matin Bonheur, Antenne 2, broadcast 29 June 1992).
Interviewed by France 2 in a special programme on tolerant Tunisia, the award winning director, Ferid Boughedir expressed the wish that his film ‘Un été à La Goulette’ (1996) would teach ‘la tolérance et le respect de la différence’. ‘Musiques au Coeur de la Tolérance’ broadcast on 14 May 1995 (lasting 80 mns).
On vient en effet une fois l’an en pèlerinage à la synagogue de Griba (sic) de toute la Tunisie et de Tripolitaine” Zaoui, A. 1950 (p. 135). ‘Djerba ou l’une des plus anciennes Communautés juives de la diaspora’, Revue de la pensée juive. October 1950: 129-136.
Monter (talya) à la Ghriba était à une certaine époque, pas très lointaine, un chemin de croix”. “il n’y a pas plus bel héritage pour nous juifs tunisiens que d’accomplir une fois l’an, avec nos moyens, ce pèlerinage. (...) un rite vieux de deux mille ans. http://www.harissa.com/D_Communautes/Tunisie/discoursghriba.htm.
Alors là je ne vous raconte pas le monde (voir photos) des juifs venus du monde entier, de France, d'Amérique, d'Inde, d'Israël (casquettes jaunes sur les photos) etc. ... “Jules”, 2000 Pèlerinage à la Ghriba Retrieved 15 September 2008 www.harissa.com/D_Communautes/Tunisie/pelerinageghribajules.htm
(Valensi and Udovitch 1984: De toutes ces synagogues (de Djerba), seule la Ghriba est connue en dehors de Djerba, fréquentée pour le pèlerinage de Lag Ba’omer et visitée, tout au long de l’année, par des juifs qui viennent y faire réciter des prières. Pour les touristes, la station à la Ghriba fait partie du programme obligé de la visite. Valensi and Udovitch 1980 (p. 127). ‘Etre juif à Djerba’, Annales-Economies/Sociétés/Civilisations 3-4: 199-225.
En 1992 il y avait 200 pèlerins organisés (sic) par des Tours opérators de France qui sont venus faire leur pèlerinage à Djerba. Les associations juives originaires de Tunisie en France, avec l’ouverture qu’a fait (sic) le gouvernement tunisien et à sa tête le Président Ben Ali ont dit pourquoi on n’amènerait pas les gens et ça nous servirait de rapprochement entre les peuples et ça s’est lancé et le pèlerinage de 1993 a compté 1300 personnes et depuis on voit une ascension
(La source de vie, Jewish religious programme, France 2, Les juifs de Djerba: Ghriba la Sainte, broadcast 13 May 2001)
Depuis peu, on assiste à des retrouvailles entre les Etats du Maroc et de Tunisie et leurs anciennes communautés juives, avec cette fois une longueur d’avance pour le Maroc qui, dès le milieu des années 1970, a ouvert largement ses portes à ses anciens ressortissants juifs et à leurs descendants. Ceux-ci l’ont payé de retour en répercutant sur les médias mondiaux l’image d’un royaume sharifien tolérant et pacifique, disposant de tous les atouts pour servir d’ « honnête intermédiaire » entre Israël et ses voisins arabes. Un rôle qui, de toute évidence, ne pouvait être celui de la Tunisie qui, pendant des années, avait abrité sur son territoire Yasser Arafat et son infrastructure de guerre contre Israël. Abitpol, M., ‘La modernité judéo-tunisienne vue du Maroc’. In Fellous, S. (ed.) 2003 (p. 190), Juifs et musulmans en Tunisie. Fraternité et déchirements. Actes du colloque international de Paris, Sorbonne, organisé par la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie et l’université de Tunis, 22-25 March 1999. Paris : Somogy editions d’art, Société d’Histoire des Juifs de Tunisie.
Cette opération a été menée par un jeune d’Al-Qaïda, qui n’a pas supporté de voir ses frères en Palestine se faire tuer, alors que les juifs se promènent, s’amusent et accomplissent librement leurs rites en Tunisie. Gas, V. 2002 Attentat de Djerba : la famille du kamikaze en garde à vue. Retrieved 15 December 2008 from www.rfi.fr/actufr/articles/035/article_18055.asp
Démocrate, Ben Ali ? Pour nous, les juifs, oui ! Pour les Tunisiens, non !, ose un jour faiblement protester une femme. Mais le sentiment d'être bienvenu en Tunisie et de ne pas courir de risques – tant les mesures de sécurité déployées sont importantes – balaye toute autre considération. Beaugé, F. 2008 L'an prochain à Djerba, Le Monde 25.05.08.
Les communautés des villes, qui s’étaient vidées de leurs juifs, ne pouvaient sortir ces trésors du pays. Ils les ont amenés à Djerba, qui était restée le dernier refuge actif du culte Juif. Bar-Shay, A. (undated) Ma Djerba l’insolite retrieved 15 September 2007 from www.harissa.com/D_Communautes/Tunisie/madjerbalinsolite.htm
Selon la coutume, les pèlerins doivent revenir dans la grotte ultérieurement afin de rechercher l’œuf et le ramener à la jeune fille à marier. Mais aucune des femmes que je connaissais ne l’avait fait : d’une part, fatiguées de la journée, elles m’ont dit ne pas vouloir se confronter à nouveau à la foule à l’entrée de la grotte, d’autre part, leurs vœux ne concernaient pas toujours le souhait qu’une jeune fille trouve un mari. Conord 2001: (p. 444).
S’agit-il d’un groupe nostalgique procédant à son auto-célébration, au point que l’on peut se demander si ce n’est pas justement la présence communautaire qui porte en elle la part du sacré? Podselver L. 2001. ‘Le pèlerinage (sic) tunisien de Sarcelles’ in Socio-Anthropologie, N°10, Religiosités contemporaines. Retrieved 15 September 2007 from http://socio-anthropologie.revues.org/index157.html
Les chansons d’amour des israéliens Lior Narkis et Rani Zer au Casino, mêlés à celles des tunisiens Ichan et de Amed Sultane, sont universelles et rassemblent les peuples; nous arriverons à cette paix: beaucoup en font le vœu …. La Ghriba n’est que miracles et il faut y croire…. Tibi, N. 2008 Salam-Shalom de la Ghriba. Retrieved 15 September 2008 from www.harissa.com/D_Communautes/Tunisie/salamshalomghriba2008.htm.
M. Gérard Berrebi, membre influent de la communauté de Tunis sera d’avis de relativiser les choses. Il déclare à la presse : « Je tiens à dire haut et fort que nous vivons en Tunisie dans la sécurité et pas dans l’insécurité, même mieux que dans plusieurs pays européens. Il a rajouté: Quand bien même ce serait un attentat, quel est le pays qui peut se targuer d’enregistrer un acte pareil tous les 17 ans? Rappelant l’incident qui s’était produit en 1985 lorsqu’un policier avait ouvert le feu sur des Israélites à Djerba, tuant deux personnes. Allali, B.(undated) La communauté juive de Tunisie serait-elle en danger? La vérité sur l’affaire de la Ghriba Retrieved 15 September 2007 from www.harissa.com/D_Communautes/Tunisie/lacommunautedejerba.htm.
Quête du miraculeux, offrande à une femme – la Ghriba – qui a souffert dans sa vie et qui peut donc les comprendre. Conord 2001: (p. 436).
She is regularly invited by French universities to sit on doctoral viva boards and is advising a number of students at other universities on in these areas.